Perdido Street Station est de ces livres inclassables que l'on savoure doucement, avec délectation comme un plat particulièrement délicieux que l'on aura l'occasion de ne manger qu'une seule fois. Mon rythme de lecture a été à l'image de l'évolution de l'action du livre. Si le premier volume se déroule lentement, nous présentant la ville de Nouvelle-Crobuzon dans toutes sa splendeur et surtout dans toute son horreur, ainsi que ses personnages aux apparences et aux mœurs aussi diverses que saugrenues, le second volume nous lance dans l'action avec des scènes parfois violentes et un dénouement tout en demie mesure.
On ne peut parler de Perdido Street Station sans évoquer Yagharek, le garuda aux ailes coupés, qui sans être le personnage principal du livre en est le déclencheur et le point final. Torturé par le crime qui lui a valu de se faire couper les ailes par son peuple et par son désir obsessionnel de retrouver ses facultés de vol, il parsème le récit de ses pensées mélancoliques. Il est difficile à cerner et à juger : on a envie de le prendre en pitié pour son malheur et de le détester pour ce qu'il a fait.
Perdido Street Station est un roman que je conseille vivement par la richesse de son univers, ses personnages haut en couleurs et attachants et par le style riche et baroque de l'auteur qui sous couvert d'un désordre feint sait parfaitement où il nous emmène.
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