La vie est douce pour Gabriel, petit franco-rwandais de 10 ans qui vit au Burundi. Il traîne avec les copains de son impasse dans un quartier d'expatriés aisé, vole des mangues sur les arbres du verger des voisins et échange des lettres avec Laure, sa correspondante d'Orléans. C'est jusqu'à ce que la guerre éclate et que Gaby découvre les identités ethniques. "Petit pays" est un premier roman tout à fait fréquentable, qui comporte son lot de passages naïfs ou surécrits. Je me suis ennuyée pendant des dizaines de pages (j'ai noté que la première bonne phrase arrivait très exactement p. 69 : "Au milieu de tout ça, je peux vous dire que je me foutais bien du Rwanda, sa royauté, ses vaches, ses monts,ses lunes, son miel et son hydromel pourri"). Gaël Faye dit avoir voulu ressusciter l'insouciance d'un enfant plutôt que le conflit Hutus/Tutsis. Et le livre en souffre, avec un vrai problème de rythme, qui s'attarde beaucoup trop longuement sur les 400 coups de la bande que sur la guerre vue à hauteur d'enfant, expédiée en dernière partie du livre. Moi ce que j'en dis, c'est que ça aurait pu être un roman jeunesse. Mais bien sûr, ça aurait été plus difficile d'en faire la même bête à concours.