A lire absolument. Si pour vous Rwanda et Saint-Quentin en Yvelines n’ont rien à voir, si le génocide rwandais ne vous évoque que la date de 1994 et rien d’autre, peut-être les noms lointains de Hutus et Tutsis, lisez ce livre. Gabriel est un enfant métisse, moitié rwandais, d’ethnie Tutsi, moitié français, qui a toujours vécu au Burundi, son petit pays. Un pays de mangue et de jeux avec les amis, l’école, papa et maman, les ethnies. Sa mère est rwandaise, elle a fui le pays à cause des Pogroms. Colonialisme, ethnicité et désaccords exacerbés par la Belgique et la France. Soudain, le génocide, au Rwanda mais aussi au Burundi. “Un spectre lugubre s’invitait à intervalle régulier pour rappeler aux hommes que la paix n’est qu’un court intervalle entre deux guerres. Cette lave venimeuse, ce flot épais de sang était de nouveau prêt à remonter à la souffrance. Nous ne le savions pas encore, mais l’heure du brasier venait de sonner, la nuit allait lâcher sa horde de hyènes et de lycaons.” Gabriel nous montre son pays avant et dans la guerre, la joie et la vie quotidienne, le désordre soudain. Il nous emmène avec lui dans les jeux d’enfants et la violence déchaînée. Ce livre n’est pas normalien, puisque la France refuse de regarder véritablement en face le génocide auquel elle a participé activement. ( à lire à ce propos le rapport Duclerc qui emt très clairement en lumière la responsabilité de la France dans le génocide). Ce livre a étudié à l’université en Afrique du Sud ou au Zaïre et il est revenu au Burundi faire de la politique.