Wilkie Collins est décidément très fort !
Comme dans "la dame en blanc", les narrateurs s'enchaînent pour témoigner de ce qu'ils ont vu concernant le vol de la Pierre de lune, ce fantastique diamant légué par un vieil homme sans scrupule à sa nièce.
Qui est le responsable ?
On prend plaisir à suivre l'enquête et si certains éléments du mystère peuvent paraître quelque peu abracadabrantesque, la solution me semble globalement satisfaisante.
Au-delà de ça, il est également agréable de suivre la destinée de Rachel Verinder et de ses amours. Va-t-elle succomber à Godfrey, beau-parleur mais hypocrite, ou à Franklin Blake, son favori mais malheureusement endetté ?
Je note aussi que les deux premiers narrateurs sont particulièrement réussis : Gabriel Betteredge, digne serviteur et obsédé par le roman Robinson Crusoé (d'où il croit tiré toute la sagesse du monde) où mieux encore Miss Clack, grenouille de bénitier qui inonde ses proches de prospectus religieux. Grâce à eux, les deux premières parties du livre s'avèrent souvent drôle.
Cela dit, le livre penche à certaines occasions du côté du tragique (la servante Rosanna, l'aide du docteur Ezra Jennings).
Un merveilleux roman écrit par un auteur qui maîtrise remarquablement l'art de la narration.