Pourquoi j’ai mangé mon père raconte l’histoire de la famille d’Ernest et surtout de son père Edouard, grand inventeur passionné. Celui-ci est bien décidé à faire évoluer l’espèce humaine qui n’en est encore qu’à ses débuts et qui est encore très vulnérable face aux dangers de la nature. Sa plus grande découverte est bien sûr le feu, élément fondamental qui a permis à l’Homme de devenir ce qu’il est. Tout au long du livre, il inventera de nouvelles pratiques et boostera la créativité des autres membres de la famille, faisant de ceux-ci le clan le plus évolué des alentours. On verra ainsi naître les lances, la peinture, la domestication, les vêtements, la cuisine ou encore l’arc à flèches, tout en observant les défauts de l’Homme qui se dessinent au fur et à mesure.
Bon commençons par la critique du titre :p Pourquoi j’ai mangé mon père pose d’entrée la question et attise l’intérêt du lecteur qui attend avec impatience la raison pour laquelle le héros en est arrivé à manger son père ! Un bon conseil, oubliez rapidement le titre français pour vous rappeler de celui anglais : The Evolution man. Le livre ne s’attache pas du tout à répondre à cette question, s’intéressant davantage à raconter l’histoire d’Edouard, le père de famille et de ses inventions successives. La réponse vous ne l’aurez qu’en fin de livre et, personnellement, je ne l’ai pas du tout trouvée drôle. Ma première attente pour cette oeuvre ne fut donc pas comblée.
Ensuite, je n’ai pas trouvé la narration adéquate à l’histoire. Pourquoi j’ai mangé mon père est en effet raconté à la première personne du singulier, abordant le point de vue d’Ernest, un des fils d’Edouard. L’auteur ne développe absolument pas son personnage, le rendant totalement insipide. On n’a jamais réellement accès à ses pensées ou ses émotions. Comme il ne transmet que les faits se déroulant autour de lui, une narration à la troisième personne aurait été plus que suffisante et ne m’aurait pas donné de fausses attentes, une fois de plus.
Concernant le côté humoristique de ce roman, il se trouve bien évidemment dans les jeux entre les époques. L’auteur traite des différentes inventions des hommes préhistoriques avec un vocabulaire moderne ou encore en évoquant notre quotidien. Un exemple vaut bien mieux que dix pages d’explications :
« (…) De caverne en caverne et non sans mal, j’ai fini par atteindre
la Palestine. C’était en pleine bagarre.
-Entre qui?
-Entre immigrants d’Afrique et néanderthaliens.
-Pas assez de gibiers? Demanda père. – Que si! Tout abonde dans ce pays, il pisse le lait et le miel. Mais y a quéque chose dans l’air
qui rend agressif. Ils se battaient et s’appariaient. Drôle de jeux.
-C’est plus ou moins la même chose dit père. Mais faut surveiller ça : en plein pléistocène, des singes velus qui se croisent en Palestine
avec des singes pelés, savoir ce que ça va donner?
-Des prophètes barbus vivant de miel et de sauterelles, m’aventurais je à dire. (…) »
Si parfois j’ai tout de même eu un petit sourire sur les lèvres, je dois dire que la plupart du temps les notes d’humour me laissaient de marbre. Je trouvais même parfois cela lourd, allongeant les scènes sans but réel et me faisant lire en diagonale pour aller plus vite.
Avec ces différents passages, j’ai eu l’impression que l’auteur souhaitait critiquer l’évolution, le développement technologique ou même la nature humaine. Malheureusement, si on soulève quelques critiques, elles restent discrètes, n’entrant jamais dans le vif du sujet. On survole donc davantage ces passages plutôt qu’on s’y intéresse. Encore un aspect j’aurais souhaité voir plus développé.
Avec tout ça, il ne fait aucun doute que je n’ai pas aimé Pourquoi j’ai mangé mon père. Pourtant, le livre se laisse lire simplement, même s’il n’est pas spécialement divertissant ou même intéressant. J’ai eu envie de l’abandonner au début, mais une fois rentrée dedans, je tournais les pages sans réellement m’en rendre compte, heureusement ! J’ai par exemple beaucoup aimé le personnage du père avec son caractère inventif, créatif et tellement généreux. Je trouve également que ce roman s’inscrirait parfaitement dans un cours d’histoire pour enfants ou adolescents, rendant la classe plus amusante. Mais je n’y ai trouvé pour moi aucune nourriture de l’esprit…
Pourquoi j’ai mangé mon père est un roman humoristique sur l’histoire. N’étant pas une amatrice du genre, je n’ai donc pas vraiment accroché au récit que j’ai trouvé inintéressant et parfois très lourd. Mes attentes concernant cet ouvrage n’ont malheureusement pas été comblées. Il faut croire que le genre humoristique n’est pas fait pour moi, je ne m’intéresserai donc certainement plus à ce type de livre…
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