Prenant ! C’est le mot que j’emploierai pour qualifier ce premier tome. Pourtant, au début, j’ai eu un peu de mal à accrocher avec les principaux personnages que l’on suit à tour de rôle. Et puis, au fur et à mesure, on s’y attache et on se laisse entrainer dans leur sillage. Sans même se rendre compte à quelle vitesse défilent les pages. Je suis arrivé bien vite à la fin de ce premier volet. Ce qui est indubitablement le signe qu’il est d’une part bien écrit et d’autre part captivant.
Joe Abercrombie nous offre ici un récit alternant entre différents protagonistes, comme cela se fait régulièrement dans la fantasy. Ce genre de découpage me pose parfois problème parce que l’on peut se retrouver, bien souvent, avec un des personnages que l’on apprécie moins ou que l’on trouve moins intéressant. Personnellement, je n’aime pas savoir que le prochain chapitre risque de ne pas trop me plaire et d’être long en plus ! Mais là ce n’était pas du tout le cas. Bien que les personnages soient diamétralement opposés, et avec des enjeux tout à fait différents, tous m’ont intéressé.
Les personnages sont décrits avec leurs défauts et leurs pensées et ils sont loin d’être des modèles de perfection. C’est ce qui est intéressant chez eux et ce qui les rend attachant. Logen neuf doigts, avec qui on commence cette aventure, est l’image du guerrier par excellence. Jezal est le parfait aristocrate, pédant et bouffie d’orgueil. Glotka m’a un peu rebuté au début mais, au final, je me demande si ce n’est pas le personnage que je préfère suivre. Ancien héros maintenant estropié et prisonnier de son corps aussi bien que de son emploi. Bayaz, le premier des mages, semble relativement éloigné du cliché des vieux mages. Il y a même un clin d’œil à cette image. La bande d’anciens compagnons de Logen a aussi beaucoup de gueule avec Renifleur, Séquoia, Tul Duru, Dow le Sombre, Le Sinistre et Forley le Gringalet. Des noms originaux pour une bande hors du commun. Je ne les ai pas tous cité (enfin pas loin quand même) mais les autres personnages sont aussi intéressants et bien soignés.
L’univers se découvre petit à petit au gré de l’histoire et des péripéties. Le fil conducteur se met tout doucement en place. Bayaz semble rassembler une petite équipe mais pour aller où et à quelles fins ? On lève ici beaucoup d’interrogations qui trouveront réponses dans la suite de cette trilogie (enfin j’ose l’espérer !). Les quelques évènements auxquels on assiste dans la capitale Adua participent à mettre dans l’ambiance et à nous faire découvrir les différents personnages et leur personnalité.
Nous avons donc là tous les éléments d’une aventure qui s’annonce épique, haute en couleur, avec son lot de combats et de souffrances, ses victoires et ses défaites. Je ne peux que vous recommander de vous lancer dans l’aventure qui s’annonce des plus prometteuse quant à la suite.