Alors que j'étais perdue dans la routine parisienne, Que ma joie demeure m'est tombé dans les mains comme Bobi au milieu de la Jourdane. Un bref sursis dans ce quotidien maussade, pour ouvrir les yeux sur un monde oublié.
Il m'a fallu du temps pour terminer ce roman dont l'intrigue n'est que peu perceptible. L'intérêt n'était pas là. J'y vois davantage la peinture - non pas d'une société - mais des hommes d'une manière générale, et de leur rapport à la vie. Cette façon qu'ils ont de l'oublier au profit des apparentes difficultés du quotidien. Il s'agit alors de s'arrêter un temps, d'ouvrir les yeux, et de changer un peu de rythme, de direction, de regard.
J'ai aimé le lire, petit à petit. Parcourir ses pages au fil des stations de métro dont j'oubliais les noms, pour me focaliser sur le décor qui m'était offert par cette plume. Une plume dont je ne louerai pas l'habileté, quoique agréable au demeurant.
Que ma joie demeure, pour aller à l'essentiel, c'est l'histoire d'un village, non loin de la montagne, et de ses habitants, ni heureux, ni malheureux, vides, vides de tout espoir semble-t-il. Ils ont l'air d'attendre, sans vraiment distinguer l'objet de cette attente. Et “Bobi” - puisque c'est ainsi qu'il se fera appeler - arrive par une nuit un peu particulière, et entreprend de redonner vie au village, en entamant une sorte de “quête” de la joie. Tout le reste tournera plus ou moins autour de cette idée générale, alternant entre la réflexion philosophique et ses multiples interludes picturaux, les deux se mêlant parfois pour un résultat appréciable sans être surprenant.
Un bon livre, à lire par intermittences, pour le plaisir des sens, comme une échappatoire. Un avant goût des vacances.