Tout commence par la grande panne, celle qui a suivi les multiples pandémies au XXI siècle. Un jeune couple Rebecca et Martin viennent de mettre au monde une petite fille Alice. Dans ce monde en décomposition Rebecca se retrouve seule a devoir quitter la ville en prise aux émeutes et aux violences grandissantes. Les années passent, la peur reste, elle accompagne toute l'écriture de ce roman, peur de mourir, peur de manquer, peur des autres. La peur contamine tout, rendant les uns vulnérables et les autres brutaux et violents. Un roman post apocalyptique d'une noirceur à toute épreuve. Je ne conseille pas sa lecture aux personnes déprimées. Personnellement c'est un énorme coup de cœur pour ce roman qui vous met le cœur et la tête à l'envers. C'est une projection de ce qui pourrait bien nous attendre si nous poursuivons sur notre lancée sans rien remettre en question. C'est réaliste, cruel, cynique et tellement vraisemblable. L'auteur met en lumière nos peurs les plus profondes avec toujours comme éclairage salvateur, les femmes. Nous allons ainsi suivre trois générations féminines, de mère en fille, les pères sont souvent absents physiquement mais restent dans le cœur et la mémoire de ses femmes. La femme tient une place importante de cette symbolique de vie, elle est la mère, la femme, l'amante, la guérisseuse, la force envers et contre tout. On suit avec effarement, les soubresauts de cette humanité dans toutes ses dérives. Une galerie de personnages attachante dont la destiné est incertaine mais avec chevillée au corps la nécessite de survie. Une belle écriture qui sait montrer avec poésie la beauté du monde et à contrario trouver les mots pour décrire l’innommable et le retour de l'obscurantisme. Un roman puissant qui pourrait bien éveiller les consciences et provoquer la réflexion. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2024/02/22/40127522.html