Honnêtement, je me suis fait avoir comme une bleue... Nom de l'auteur, mention du traducteur, citations avec astérisques, décor texan font croire à un roman américain pur jus ; alors, pendant la lecture, je pense, le traducteur est fort, comment fait-il pour conserver aussi bien et autant de jeux de mots et de figures sonores ? C'est en cherchant son nom sur Internet que j'ai compris... Et ça m'éclate ! Rien que pour ce tour de force je parle de ce livre autour de moi depuis deux jours.
Le livre en question est construit sur six parties contrôlées par six narrateurs différents ; les trois premières sont passionnantes, et même surprenantes, la quatrième étant passable. L'auteur adapte correctement le style d'écriture à chaque point de vue présenté — le premier étant le meilleur, et de loin. Ce qui tient, c'est l'enquête, le fait de ne pas être en mesure de démêler le vrai du faux, l'impression (avérée) d'être baladé de bout en bout. C'est efficace jusqu'aux deux parties restantes, qui s'efforcent justement d'expliquer que tout n'est que manipulation ; c'est là que le roman perd son charme et s'enlise dans des justifications fondées sur l'actualité. Tout devient blabla, un blabla qui atteint son apogée dans la dernière partie, absolument illisible pour moi.
Malgré cette fin rabat-joie, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est un roman dont je me souviendrai bien.