Par son titre j'avais peur que l'ouvrage sombre dans le cynisme et la mesquinerie, surtout que Kundera aime se moquer de ses personnages ("Jaromil" dans La valse des Adieux).
Cet écueil est évité. Ce qui éveille davantage l'attention, c'est que ces risibles amours sont traversés par des dynamiques de domination. "Fuit moi je suis, suis moi je te suis". Tout n'est qu'affaire d'ascendance sur l'autre. Ce n'est que plus patent avec Havel, qui devient la coqueluche de ces dames après qu'elles aient constaté la renommée de sa femme; ou bien Édouard qui recrache ce qu'il tant convoité aussitôt après l'avoir avalé.
Kundera semble très marqué par les interrogations concernant l'âge, le déclin du désir, de la séduction - sur fond d'angoisse.
On lit avec appétit.