Il n'est pourtant pas long mais je n'en verrai pas la fin. Seul sur Mars n'a rien d'un roman, c'est un problème de math.
Un exemple (p. 28) : "J'ai besoin de mille cinq cents calories par jour et je dispose de quatre cents jours de nourriture pour commencer. Combien de calories dois-je donc produire par jour pendant cette période afin de tenir mille quatre cent vingt-cinq jours ?".
Un autre (p. 30) : "Bon, admettons que je cultive la surface susmentionnée. Cela me semble raisonnable. Où vais-je trouver l'eau nécessaire ? Pour passer de soixante-deux à cent vingt-six mètres carrés de terre sur dix centimètres d'épaisseur, j'aurai besoin de 6,4 mètres cube de sol supplémentaires - du boulot à la pelle ! - et de plus de deux cent cinquante litres d'eau."
Un dernier (p. 39) : "Mon idée est d'obtenir six cents litres d'eau - grâce à l'hydrogène issu de l'hydrazine. Ce qui signifie que j'ai besoin de trois cents litres d'O2 liquide. Je peux créer de l'O2 assez facilement. En vingt-quatre heures, l'usine à carburant du VAM remplit un réservoir de dix litres de CO2. L'oxygénateur transformera ce CO2 en O2 ; le régulateur atmosphérique de l'Habitat, constatant une concentration en oxygène trop importante, le stockera dans les réservoirs principaux. Une fois ceux-ci pleins, je devrai transférer l'O2 dans les réservoirs des rovers, voire des combinaisons si c'est nécessaire. Toutefois, le procéssus est lent. Au rythme d'un demi-litre par heure, il me faudra vingt-cinq jours pour produire tout l'oxygène dont j'ai besoin."
Visiblement, cela plaît à certains. Moi, non. Il n'y a aucun style. Des problèmes de math dans le genre sans discontinuer : nous n'avons pas besoin de connaître son raisonnement dans le moindre détail ! Est-ce donc l'essence de l'histoire ? Qu'est-ce qu'il y a à côté ? Un héros plat qui semble ne rien ressentir, qui ne désespère jamais malgré sa situation désastreuse, qui se tente parfois à l'humour dans son journal de bord sans y parvenir, et qui pour s'humaniser entre deux calculs regarde des sitcoms. Sinon il nous explique comment il fertilise le sol de Mars avec sa merde et ça c'était quand même indispensable.
Peut-être est-ce que cela s'améliore par la suite (je n'ai pas dépassé la page 60), mais ce sera sans moi. D'après ce que j'ai feuilleté, on a ensuite droit à des passages sur Terre avec d'autres protagonistes. Curieux. "Seul sur Mars, mais avec des mecs sur Terre quand même" devait être trop long pour l'éditeur.