Si par une nuit d'hiver un voyageur par Sedgewick
Si par une nuit d'hiver un voyageur est un exercice de style plutôt troublant. Italo Calvino entretient dès les premières pages la confusion, en n'écrivant tout au long de cette oeuvre que des débuts de romans. Tout comme ce Lecteur, qui nous représente, et à qui Calvino s'adresse en le tutoyant comme si l'auteur était contenu tout entier dans son roman, prêt à nous parler, on est impatients de connaître le fin mot de l'histoire, de cette quête du fameux livre qui était si prenant aux premières pages, qu'on cherche, qu'on ne trouve pas, et puis on en trouve d'autres, tout aussi intrigants, qui vont former une véritable bibliothèque de romans mêlés, d'erreurs d'imprimerie, et de lecteurs curieux.
Et comme Calvino le décrit à plusieurs reprises, en me prenant au jeu, je me suis sentie comme une Lectrice assoifée de lecture qui finalement ne peut se contenter d'une histoire continue tout au long du livre, mais qui se passionne d'emblée pour les premières pages.
D'ailleurs c'est ce que l'auteur ressent. Pour lui, un roman ne peut plus être long: "c'est un contresens d'écrire aujourd'hui de longs romans: le temps a volé en éclats, nous ne pouvons vivre ou penser que des fragments de temps qui s'éloignent chacun selon sa trajectoire propre et disparaissent aussitôt."