Silence
7.3
Silence

livre de Shūsaku Endō (1966)

Sujet intéressant. J'en retiendrai principalement l'égoïsme du prosélytisme. Le prêtre principal que l'on suit - Rodrigues - n'est pas méchant, il veut juste propager sa religion pour le bien de l'humanité et se faisant, assiste aux exactions menées contre les gens de son église.
Le suivre dans les affres du doute, du questionnement, etc était touchant.
Pour autant, même en reconnaissant ses bonnes intentions, on ne peut s'empêcher lors de sa confrontation avec Inoue d'avoir un sentiment de condescendance de la part du prêtre.
Chaque fois qu'il met en avant le caractère universel du christianisme qui de ce fait devrait être étendu à tout le monde, ça paraît méprisant envers le Japon, ses valeurs et ses croyances. Donc oui pour ma part j'ai eu envie de lui dire "dégage de là, t'es pas chez toi". Évidemment que ça ne justifie pas les persécutions mais le Japon dont on vante tant la survie de la culture et des traditions n'aurait pas pu être ce qu'il est sans rester extrême, autoritaire et un peu fermé dans son développement. Ça ne veut pas dire que ne pas s'ouvrir est bon ni qu'ils ne vont pas pâtir un moment donné de cette situation, juste qu'ils ont fait des choix qui apportent aussi du positif en tant qu’identité de peuple.
Sans doute facilité par la géographie du pays.


Quant au Silence, le Silence de Dieu face aux souffrances des missionnaires mais surtout des japonais chrétiens... Alors oui l'idée que Dieu ne supprime pas la souffrance mais souffre avec eux c'est beau, mais je crois que ma mentalité de non-croyante trouve ça comme étant une explication joliment vaseuse de survie de la croyance. Mentalement on est obligés de trouver une explication pour ne pas sombrer, d'autant lorsqu'il s'agit de religion car c'est souvent ce qui a bâti toute une mentalité, vision de vie et trouvé des réponses permettant de ne pas chercher plus loin.
Donc voilà le tour de passe-passe pour sauvegarder la grandeur du christianisme.


J'aurais aimé que la fin soit plus développée sur la mentalité des deux apostats, sur leur vision d'eux-mêmes et de leurs nouvelles vies.


D'après Wikipédia, 1,5% de la population du Japon est désormais catholique (à l'instar de l'auteur) soit quasi 2 million de personnes. C'est pas mal, je me demande si Dieu compte.

GirlNumberTwo
7
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le 13 nov. 2021

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