Le début est bien. On découvre avec curiosité un univers plutôt bien pensé (même si, bon, les salopettes multicolores c'était peut-être pas sa meilleure idée, au Hugh), on essaie de comprendre comment l'humanité a pu en arriver là, il y a un début d'enquête policière, un début d'intrigue politique, tout semble bien ficelé, tout s'enchaîne bien, et puis... Et puis le roman perd progressivement en intérêt, se perdant dans des longueurs interminables.
À mi-roman, on se retrouve à suivre des personnages secondaires à peine présentés et pas attachants pour un sou (malgré les efforts d'Hugh Howey). Juliette, l'héroïne, passant quasiment à la trappe pendant plusieurs centaines de pages. On se désintéresse rapidement de leur histoire, avec la désagréable impression que les moments palpitants (pour ne pas spoiler) nous sont cachés. Une bonne partie des événements importants ne sont "vécus" par les protagonistes qu'au travers d'une radio, créant un fort détachement avec ces passages pourtant clés.
Silo est un sous-sous-"Dôme" (Stephen King) version Fallout, une sorte de roman chorale qui ne réussit pas vraiment ses ambitions. Les personnages sont mal écrits, souvent nian-nians, interchangeables, agaçants (Lukas, nom de Dieu, quel personnage de merde, tu parles d'un personnage masculin central), et l'on a beaucoup de mal à s'émouvoir de leurs sorts. Les allers-retours dans le Silo sont interminables, les sous-obstacles à l'intrigue inutiles et mortellement nombreux (zzzZZZzzzzZZzzZZZzz).
Enfin l'auteur a dû regarder trop de série télé, la majorité des chapitres se terminent sur un moment de tension ou un cliffhanger... ça marche une ou deux fois mais le reste du temps c'est juste frustrant : l'effet est trop régulier, artificiel, et couper l'action dans son élan la dessert plus qu'autre chose.
Pourtant il y a beaucoup de trucs bien dans ce roman, et de manière général c'est une lecture agréable avec quelques moments forts et des idées rafraîchissantes. Avec 200 ou 300 pages de moins, de meilleurs personnages et moins de lourdeur dans son découpage, Silo aurait pu être un vrai bon roman.
Au début j'étais certain d'acheter la suite. Mais ça c'était avant.