En commençant le livre mon premier étonnement a été qu’il n’y ait qu’un livre. Certes il y a un prequel et un sequel mais j’étais d’entrée de jeu dubitative sur le fait que ce type de mystère puisse se finaliser aussi vite. Dans ce type de contexte il y a trop de potentiels et de choses à expliquer sur le fonctionnement. En déroulant le livre j’ai compris comment c’était possible et le regrette un peu car ça a représenté ses faiblesses.
Parce que les points négatifs découlent de ce condensé en un livre fait au travers d’ellipses par milliers.
Autant ça contribue sans doute au fait que ce soit si rythmé et prenant, autant ça fait pâtir l’aspect humain des personnages qu’on n’a pas le temps de connaître et apprécier. Ils sont vaguement amicaux mais ça reste dur de crédibiliser leur immense rôle dans l’histoire et la menace qu’ils sont pour ceux qui ont des choses à cacher.
Les moments les plus intenses où on se dit « mais comment ça va se passer » sont également squeezés narrativement, l’héroïne n’y est pas et l’issue est suggérée lorsqu’elle constate en arrivant sur les lieux. Parfois ce genre de passage de descriptions infinies peuvent être chiantes mais là je me dis carrément que même l’auteur avait la flemme ou pas d’idée et que son choix découlait donc de ses incapacités plutôt qu’un réel parti pris.
En tout cas ces sauts/omissions/accélérations affaiblissent à mes yeux la charge émotionnelle ou l’implication dans l’histoire, on reste trop détachés à mon goût. Curieuse je l’étais jusqu’au bout, mais « tranquille ». Comme si quelqu’un qui a lu le livre me le racontait ou que j’avais lu un résumé.
En sus de ça, je dirais que cette précipitation des évènements et ces raccourcis narratifs contribuent à cette sensation de lore léger. On n’a pas le temps de trop s’attarder sur les grandes questions de la vie. C’est souvent là où le bât blesse sur des histoires imaginatives, j’ai souvent l’impression que le récit est comme un rêve qui se termine à l’instant croustillant parce que notre cerveau (là celui de l’auteur) ne saurait pas générer une fin adéquate avec tout ce qu’il a développé précédemment.
Pour autant je maintiens que c’était agréable à lire, fluide, rythmé, riche en rebondissements. Ca fait penser aux vaults de Fallout. Plein de bonnes idées.
Je pense qu’en série ça ne peut que sublimer les faiblesses du livre et j’ai – malgré mes reproches – envie de lire le prequel et le sequel.