Simetierre, c'est un peu le couteau dans le dos. On ne le voit pas venir, mais il terrasse aussi sec. Parce-que oui, Stephen King, vous êtes bien aimable mais vous êtes tout de même un rude gaillard : avant de nous donner le plus cinglant des coups de massue, vous nous bercez avec un début tout ce qu'il y a de plus normal (du moins en terme de péripéties), avec ses personnages attachants, son environnement reconnaissable, et sa réalité complètement crédible qui semble exister même lorsque le livre est refermé. On s'accroche à cette petite famille et à ses voisins âgés mais aussi vifs qu'exquis ; aux particularités de Louis et Rachel Creed, ainsi qu'à leurs enfants, la jeune Ellie et le bébé Gage.
Oui, ça sonne vraiment très bien, sans même tomber dans la simplicité ou la niaiserie. Et puis tel un créateur trop jaloux de ses œuvres, King nous reprend tout. Lentement mais sûrement, il dévie l'aiguillage de ces vies tranquilles, fait foncer la locomotive de la normalité dans un mur d'horreur. Alors oui, on serait bien naïfs de penser lire un livre de King qui se déroule comme un épisode de La Petite Maison dans la Prairie, et l'auteur semble déployer tout son talent pour nous le rappeler.
Un livre qui laisse un drôle de goût dans la bouche une fois terminé, mais une vraie histoire d'épouvante intelligente et très bien menée, servie par des personnages et des situations qui vous empêcheront d'arrêter de lire jusqu'à la dernière ligne !