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Amélie Nothomb est titulaire d'une charge dans le paysage littéraire français et à cette charge est attachée une prébende annuelle non négligeable. Dommage que cette prébende ne tombe cette année...
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le 21 mars 2020
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Tel le beaujolais qui pointe son nez en Novembre en nous amenant les jours les plus courts, la tournée annuelle des plateaux TV et de tout ce qui peut compter d'interviewers par la dame au chapeau marque la fin des beaux jours et le début de la frénésie de la rentrée littéraire.
Chaque année, à la même date, Nothomb nous amène donc son petit bouquin de 150-200 pages, parfois sympa, parfois risible, mais que tout le monde connait et dont on peut parler à la pause café. Cette année, on a en plus le droit à la petite touche de scandale. Rendez-vous compte, on va parler de Jésus et de la religion ! Une précaution un peu inutile dans cette époque tout est prétexte à scandale et à l'indignation twiterrienne, mais bon.
Finalement, il n'y aura pas de quoi fouetter un chat, ni même un messie. Soif nous présente en une centaine de pages les atermoiements de Jésus durant ses deux dernières journées, tout d'abord durant son procès, puis durant sa crucifixion (non, on ne parle pas de spoiler pour la Bible, faut quand même pas exagérer). Et, malgré la modestie de l'ouvrage, on arrive à en tirer deux grandes parties : la partie procès et attente dans les geôles est l'occasion d'une introspection et d'un retour sur les actions passées qui, sans changer le monde, est plutôt plaisant. Nothomb y fait du Nothomb, les pensées de Jésus se rapprochent parfois de Pétronille, il devient lui aussi potomane, mais le côté page-turner est comme souvent bien maitrisé.
La partie crucifixion, soit la moitié du bousin, est plus problématique. On sent l'impossibilité à bien faire transparaitre l'idée de douleur, et le tout n'est qu'une litanie de lieux commun et d'aller-retours de pensée sur des remises en cause de son action, de l'interprétation qu'il en sera faite, le tout sans que ce soit particulièrement clair. C'est surement cette partie qui a plus faire grogner les facheux, ce qui est très exagéré.
Soif n'a au final rien de terrible, rien de grave. Mais c'est juste un (tout) petit millésime qui, sans le nom qui fait vendre par palette, n'aurait probablement pas été édité.
Créée
le 29 nov. 2019
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