C'est reparti pour un tour, l'amour toujours ! Après avoir lu Réinventer l'amour de Mona Chollet.... Mais contrairement à Chollet, Drouar politise plus son propos, il va plus loin qu'une réflexion sur l'hétérosexualité en terme de domination. Et les deux se complètent à mon sens.
Pour Drouar, sortir de l'hétérosexualité c'est sortir des oppressions perpétrées par la binarité de genre, la différenciation. Sortir sur cistème qui est renforcé par les logiques capitalistes " c'est l'hétérosexualité qui rationne l'échange des gamètes, et le capitalisme qui les privatise" alors que "biologiquement, on peut très bien se reproduire en dehors d'un ordre social hétérosexuel".
Comme Chollet, il critique la façon dont "toutes des productions culturelles lissent la réalité de l'hétérosexualité et effacent d'autres possibles". On peut se demander en finalité si le capitalisme et l'hetérosexualité n'ont pas asséché notre capacité d'aimer et d'imagination romantique et sexuelle par la reproduction de mêmes schémas bidons.
Là où Drouar est vraiment au delà de Chollet c'est sur sa capacité a dépasser le réel et les outils dont on pense disposer : même si cela est difficile à digérer, je pense qu'il a raison quand il dit "tant que les féministes continueront à revendiquer une égalité entres hommes et femmes, elles continueront à perpétuer une différentiation". Au moins partielle. Et je crois qu'on a le droit à plus de radicalité.
"Quels sont ces mots qui nous font penser que le problème, c'est que les dominants ont peur de nous "phobie" et pas qu'ils nous violentent ?"
+1 : 2 micro fables au début et à la fin et une écriture accessible et parfaite.