Houellebecq est parfois plus grand dans le personnage décalé et faussement médiocre qu'il s'est créé dans ses oeuvres.
Soumission se situe dans le creux de la vague de ses écrits.
Rien n'y est abouti alors que l'idée de départ était géniale. Quid de ces islamistes au pouvoir? On n'en sait rien, ils restent lointains. Comme on aurait apprécié qu'il pénètre leurs motivations et leur position!
Quid du contexte social pour un livre qui est quand même très contextualisé? Pas grand chose si ce n'est le petit milieu intellectuel parisien qui n'est pas tant que cela brocardé, j'y trouve même des complaisances. Quid des femmes écartées des postes importants? Dans ce seul aspect, il y aurait eu matière à faire un chef-d'oeuvre...
En revanche, le fait que Soumission ait été le livre dont discutaient les membres de Charlie Hebdo lors de l'attentat dans leur salle de rédaction, le fait que Houellebecq se soit sauvé dans une île quelques temps par crainte des représailles à la sortie de son livre, tout cela a agité le petit monde des médias et en a fait un symbole de la liberté d'expression. C'est nettement surévalué...
J'attends mieux de vous, monsieur Houellebecq!