Ma découverte de Houellebecq a commencé avec le bon " Les particules élémentaires" qui arrivait à saisir une tristesse contemporaine à coup de plats au micro ondes et de levrettes tristes. Il nous refait le coup dans la première partie, l'homme est triste tout est gris et froid et finalement Houellebecq nous propose autre chose : Un retour à une transcendance, manquant à l'occident, comme échappatoire de la mort de dieu, de la décadence mais surtout de l'ennuie contemporain.
Une frange de la population demande (même inconsciemment) un retour d'un certain idéal de valeurs mais le rôle de vecteur moral n'est plus endossable par la religion catholique à cause de l'histoire, la solution du livre est donc l'islam. Idée polémique et enthousiasmante.
On suit un professeur d'université spécialiste de Huysmans (écrivain qui après une période décadente finit par se plonger dans la religion catholique). Le parallèle est souvent fait entre cet écrivain et le monde occidental du XXIe siècle au long du livre.
Je dirais que toute la première partie fonctionne et j'étais enthousiaste à l’idée de retrouver le style des particules réglementaires et le même type de personnage, intellectuel désabusé à moitié alcoolique qui n'arrive plus à jouir. Mais à partir de l'élection présidentielle, c'est interminable.
Je n'y ai pas cru une seule seconde et j'ai l'impression de suivre les élucubrations nocturnes d'un type ayant regardé BFM TV toute la journée. On y retrouve même parfois des éléments de langage d'éditorialistes.
Un vrai défaut du livre étant quand, dans une volonté de nous faire croire à son récit, l'auteur nous assène de noms contemporains de journalistes et de politiciens type Barbier, Thréard, Valls ou Philippot. Cette accumulation de noms à sur moi l'effet d'une sortie immédiate du récit. En le rendant aussi contemporain ça ne fait que souligner la farce et l'absurdité de ce qui est en train de m'être raconté. Bizarrement Houellebecq touche une certaine universalité dans sa description de la petitesse des relations et des passions qui l'ancre dans une forme de réel, mais quand il fait des clins d’œils à ce point appuyés : le livre me tombe juste des mains.
Ce livre publié juste avant les attaques islamistes en France peut être considéré par certains comme un roman d'anticipation (c'est par exemple comme ça qu'il m'a été vendu).
Réputation totalement erronée à mon avis tant les situations et les personnages sont invraisemblables. Bien pire ce livre au fond ne raconte rien et ne donne pas grand chose à penser.
Déjà vague une fois terminé je l'aurais, j en suis convaincu, oublié dans quelques mois.
Bref un livre qui se veut d'actualité mais pour citer Peguy, rien n est peut être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui.