Une entrée en matière assez surprenante, assez sombre, pour présenter un couple en perdition... Quoi de mieux pour accrocher un lecteur tel que votre serviteur, fervent bouffeur de littérature science fictionnesque des années 70... J'avoue freiner mes lectures quand il s'agit de science fiction contemporaine, par appréhension, par peur, par débilité peut-être, car je crains de ne retrouver qu'une pâle copie des oeuvres de Brunner, Spinrad, Dick, Le Guin ou Farmer au vu de la profondeur des thèmes abordés... Mais je remisai ma retenue sur ce livre en epérant qu'un prix Hugo récent vaille la peine...
Spin m'a accroché d'entrée et l'utilisation du flash forward, plus commun au cinéma qu'à la littérature ces derniers temps (quoique...) m'a lancé avec joie dans cette intrigue à l'intense questionnement métaphysique. Notre existence éphémère n'est qu'une paille à l'échelle de l'existence de notre système solaire...et si nous remisions nos dissensions, pour essayer de comprendre ou de juste apercevoir ce que l'étendue de notre univers peut laisser imaginer...
Le jour où les étoiles ont disparu... Géniale aphorisme de notre aveuglement orgueilleux...
L'intrigue nous fait traverser un temps qui s'accélère, une fin qui se rapproche inexorablement...et si les personnages ne vous transportent pas, la portée du questionnement du livre devrait au moins titiller votre cynique insensibilité.
J'avoue que l'auteur doit avoir quelques reproches à faire aux européens, ou juste pour la bonne blague, les seules fusées qui plantent sont les fusées de l'ESA... je n'aurais pas fait de remarques si ce détail inutile n'était pas répété, non non ce n'est pas du chauvinisme, juste une pointe d'humour sûrement mais trop américaniste à mon goût...
Mais vous l'aurez compris, ce détail ne m'a pas gâté la passionnante lecture de Spin.
Je ne sais pas si la lecture de la suite est essentielle, je me contenterai du premier tome pour l'instant, car à l'inverse du Printemps Russe de Spinrad, sa fin ne me frustre pas assez pour que je dévore la suite...
A suivre donc, en tous cas, une oeuvre qui mérite amplement son prix Hugo !