« Je me réjouissais par avance à l’idée de raconter, ici, l’histoire de la publication de Pique-nique… J’aurais pu dévoiler les noms détestées, me moquer à loisir des poltrons, des imbéciles, des dénonciateurs et les autres sales types ; j’aurais frappé l’imagination des lecteurs par l’absurdité, l’idiotie et la méchanceté du monde qui nous a vus naître. Et ce faisant, j’aurais été ironique et édifiant, expressément objectif et impitoyable, plein de bonhommie et caustique à la fois. Mais voilà, je suis assis, maintenant, et je regarde ces chemises. Je comprends que je suis désespérément en retard et que personne n’a besoin de moi – ni de mon ironie, de ma générosité ou de ma haine refroidie. » p. 292 postface