L'invasion a eu lieu. Mais on ne verra aucun extraterrestre. Juste ce qu'ils ont laissé sur le bord de la route, une fois le pique-nique terminé. Un espace désolé, une Zone intégrale.
Un mirage qui attire et repousse les stalkers, sorte de chercheurs de trésors qui fouillent à l'aveuglette un champ de mines en quête de fortunes, d'un signe divin ou tout simplement d'un indice laissé par les Autres. Un espace dévasté, où le fantastique se dissimule quelque part à la limite de la perception.
Dans la Zone, le style des deux Russkoffs se fait âpre, dur et bourru. En dehors, ils naviguent entre le très classique, sans génie, et des incartades quasi journalistiques.
An instant classic.
"Imaginez : une forêt, un chemin, une clairière. Une voiture passe du chemin dans la clairière, apparaissent des jeunes gens, des paniers à provisions, des jeunes filles, des transistors, des appareils photos et des caméras... On allume un feu, on dresse des tentes, on branche la musique. Et le lendemain matin, ils repartent. Les animaux, les oiseaux et les insectes qui la nuit, épouvantés, avaient observé le cours des événements, sortent de leurs abris. Que voient-ils ?"