William Stoner, fils de paysan, débarque à l’université en 1910 pour étudier l’agronomie, et devient finalement un professeur de littérature dont la vie n’est rythmée que par les ouvrages lus. Stoner rentre dans l’intimité d’un homme qui n’a absolument rien d’un héros. William Stoner est un homme ordinaire. Venu de nulle part, il n’ira nulle part et vivra une petite vie pleine de petites et grosses désillusions. De sa découverte de la beauté de la littérature découleront deux choses. Premièrement, les livres deviennent son refuge, jardin secret dans lequel il vit une vie imaginaire, un bonheur irrésistible. L’homme finit par devenir un zombie face aux situations difficiles : il se crée un cocon doux et moelleux qui lui permet de survivre au pire (la Première Guerre mondiale, la catastrophe de son mariage). Deuxièmement, Stoner sacrifie en quelque sorte sa vie à ses livres adorés. Jolie contradiction : les romans sont sa bouée de secours et forment son tombeau. William Stoner devient silencieux, passif. Il ne vit plus sa vie mais la regarde comme s’il lisait le livre d’un étranger. Stoner est un roman parfait pour les amoureux de mots, qui ne lisent pas uniquement pour le plaisir, mais par besoin.
Mon avis complet sur Aux bons mots !