On sait assez peu de choses de Johanne Lykke Holm, l'auteure de Strega. Elle est née en 1987, a traduit des ouvrages du danois au suédois et enseigne l'écriture des femmes à l'École des Sorcières (Hekseskolen) au Danemark. Oui, l'école des sorcières, alors est-ce donc un hasard si son roman s'intitule Strega (sorcière en italien) ? Étrange livre, en tous cas, c'est plutôt un euphémisme, ouvert à tous les vents de l'interprétation où tout semble provenir d'un rêve, ou plutôt d'un cauchemar. Neuf femmes de dix-neuf ans, dont la narratrice, ont rejoint en même temps l’Hôtel Olympic, un établissement isolé des Alpes. Elles ont été envoyées là par leurs parents pour apprendre à devenir des femmes au foyer, en se formant au service des clients. Sauf qu'il ne vient jamais personne dans l'hôtel et que le quotidien ressemble à celui d'un jour sans fin, à ceci près que l'angoisse s'installe et que les repères de la réalité s'estompent peu à peu. Livre de la sororité inquiète, aux allures de conte gothique, Strega semble comme une allégorie de la condition féminine et de la peur de la prédation masculin, entre autres choses. Dans cette atmosphère à la Shining, le style de l'écrivaine prévaut sur le récit lui-même et, par conséquent, le lecteur est soi emporté par l'écriture de Johanne Lykke Holm et de sa traductrice (avec une orgie de passé simple), soit rapidement déconnecté et incapable d'en saisir l'intérêt profond. L'auteur de ces lignes doit humblement confesser qu'à son grand regret, et malgré ses efforts, il appartient à la seconde catégorie.

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le 17 sept. 2022

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