Le quatrième de couverture indique que c'est le roman qui a inspiré pirates des caraïbes : la fontaine de jouvence. N'ayant pas vu ce film, je me bornerai à signaler qu'en effet, ça ressemble beaucoup à du pirates des caraïbes, mais que cela ne soit pas retenu à charge de Tim Powers, après tout ce n'est pas sa faute.
C'est donc une histoire de piraterie, de vaudou, avec ce qu'il faut de trahisons, courses-poursuites, abordages, marine royale, jungles étranges, et tout ce que la franchise Disney a depuis popularisé. Bref, l'ensemble forme un bon divertissement qu'on aurait tort de bouder. Par contre, ça n'ira pas plus loin que le divertissement : les personnages ne sont pas des plus intéressants, les péripéties finales sont un peu faiblardes, les dialogues oscillent entre le correct et le bof avec quelques incursions vers le très mauvais.
Alors qu'est-ce qu'il reste? Un solide roman de fantasy avec un univers bien développé, offrant un synthèse des mythes associés à la piraterie dans le cinéma, et pourvu d'une intrigue particulièrement bien menée, voilà ce qu'il reste. Et pour un divertissement, c'est largement suffisant. Tim Powers a fait mieux, je pense que tous les connaisseurs en conviendront. Mais qui ne ressentirait pas le moindre plaisir dans ce monde de vaudou décomplexé où les bocors (sorciers vaudou) sont des sorciers de fantasy et où on traverse des tempêtes grâce à la magie, où d'étranges lieux se révèlent et où le sabre est prompt à parler?
A lire avec son âme d'enfant, prêt à s'émerveiller, ou à ne pas lire du tout. Alors, Sur des mers plus ignorées, malgré son ignoble titre français tiendra ses promesses.