Atmosphère poisseuse, pessimisme radical sur une humanité mesquine et soumise que rien ne semble pouvoir sauver. Une vraie force se dégage, à la longue, de cette atmosphère qui a en effet quelque chose de diabolique. Le messie Irimias est animé de sombres desseins, et son Sancho Pancha n'a nul panache.
Difficile à lire toutefois, en raison de l'absence de paragraphes. On ne s'étonne pas de la proximité avec Belà Tarr, prince du plan séquence : chaque chapitre est un long plan séquence, que le lecteur n'a pas le loisir de couper.
Pour ne rien arranger, le propos est souvent abscons, et bien des points restent en suspens, irrésolus, à la fin du roman, à commencer par les intentions d'Irimias !
Pas sûr que je m'attelle de nouveau à une oeuvre de ce romancier, même si, sur la fin, un chapitre m'a particulièrement réjoui : celui où les policiers sont chargés de traduire en langage acceptable la description outrancière de ce petit monde par Irimias !