Techno freaks est un roman un peu trash, original et qui fait pulser dans votre tête les soirées berlinoises. Construit sous forme d’avancée temporelle (chaque chapitre définit une heure), ce livre est une plongée dans la scène de la défonce berlinoise. Dorian est marié à Beverly Gore et tous deux vivent à Berlin et ont trouvé dans la capitale allemande une ville abritant tous leurs fantasmes. Techno freaks c’est trois nuits dans les clubs underground de Berlin, trois nuits à chanceler entre les prises de kétamine, GBL et accessoirement d’héroïne, trois nuits à éviter les corps emboîtés dans les recoins des dark rooms, à sans cesse chercher de nouveaux défis. Mais c’est aussi des dizaines d’heures qui vont mettre à mal le couple de Dorian. Dans les zébrures des stroboscopes, Goldie aperçoit une silhouette inconnue. Nimbé d’une présence surnaturelle acérée, il danse rien qu’avec les mains. Il lance dans le club des regards « dans lesquels nagent des serpents ». Il est sa prochaine étape. Ils se complètent à merveille. Elle, tatouages noirs de suie, bomber de skinhead girl, pantalon de survêt élimé ; lui veste de costume, chapeau, vernis à ongles noir, les phalanges ancrées, boucle de gitan à l’oreille. Goldie ressent l’urgence du désir. Elle ignore encore qu’il n’est pas libre. Ils font connaissance autour d’une ligne de kéta tapée sur le sexe de Dorian. Tous les deux sont irrémédiablement attirés par l’autre et les heures de défonce qui suivent vont décider de leur passage à l’acte ou non.
Sans trop de prétention, Techno freaks est un livre qui se lit avec plaisir, qui a le mérite de planter le décor dans des lieux peu représentés en littérature et qui constitue un bon moment de lecture. Sans forcément aller bien plus loin. Car si le roman se lit très bien, il n’en constitue pas pour autant une expérience littéraire mémorable. Avec une langue orale, rythmée, Morgane Caussarieu dévoile la scène techno berlinoise sans filtre. Ses excès, ses dérèglements de sens, ses pulsions. C’est un concentré du Berlin underground que l’auteur nous livre ici. Avec un regard sarcastique sur ce milieu qui s’est, comme tous les autres, boboisé. Techno freaksest une balade trash qui se lit d’une ligne. De K.
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