Ce cinquième opus est en définitive la suite directe du précédent, puisqu'on y retrouve le duo Trevize-Pélorat, désormais accompagné par Joie dans une quête de la Terre. Finie donc et bien finie la structure de la trilogie initiale, qui parcourait un demi-millénaire à travers une dizaine de nouvelles.
De fait, nos voyageurs galactiques vont parcourir l'espace dans leur quête et se poser successivement sur cinq planètes, sans compter leur ultime destination. Mais j'ai trouvé que l'intérêt principal du roman résidait dans les discussions, qui se poursuivent tout au long du voyage, entre Trevize et Joie. Le premier, finalement très humain, défendant l'individualité et s'alimentant de nombreuses idées reçues (qu'il n'est nul besoin d'aller chercher dans la galaxie). La seconde prônant l'universalité, la communauté, puis l'amour et la tolérance. Un dialogue somme toute philosophique, dans lequel ressort fortement l'humanisme de l'auteur. Le réel contre l'idéal, avec Pélorat dans le rôle du candide, sous les traits duquel j'oserais avancer qu'Asimov lui-même se dépeint. Evidemment, tout cela ne suscite que peu d'action.
Les étapes sur les diverses planètes ne sont pas pour autant intéressantes, et éreintent au passage la bigoterie, l'individualisme forcené et l'isolationnisme, cela concernant les planètes qui sont habitées. Pour les autres, on pourrait y voir les craintes de l'auteur sur le devenir de notre propre planète : une forme prématurée, puisque remontant aux années 80, d'écologie politique ?
Avec tout ça, la chute est finalement assez anecdotique, et je peux en cela comprendre la frustration des fans de la trilogie initiale. Eh oui, il faut bien l'admettre, le plan Seldon se barre en couilles. Exit le déterminisme historique. Ce cinquième volume n'en demeure pas moins un excellent bouquin, qui pour ce qui me concerne a été lu avec enthousiasme et un grand intérêt.