Si Dan Simmons n'évite pas toujours les redondances et que quelques longueurs se font malheureusement sentir, il serait fort dommage de passer à coté de Terreur, roman qui n'a pas volé sont titre.
Riche en détails historiques sur la navigation, disposant d'un argument fantastique fort (une étrange créature s'attaque aux membres de l'équipage), le livre impressionne surtout sur toute sa partie "survival". Menacés par le froid, la maladie, la famine (et, par conséquent, le cannibalisme), les 130 hommes que composent l'équipages du Terror et de l'Eberus doivent faire face à leurs propres démons. Les doutes s'installent, les complots émergent et le risque de mutinerie rôde autour des officiers.
En choisissant une forme "choral", l'auteur maintient judicieusement l'intérêt et le rythme de son récit. La multiplication des points de vues permet aussi de développer sur les organisations hierarchique, la médecine,ou encore la littérature, tout variant les formes entre journal intime et récit plus "classique". Ce qu'un personnage n'aura pas vu lors d'un chapitre sera donc expliqué par un témoin dans celui d'après. Ce choix permet en outre de balayer toutes nos certitudes sur le sort des personnages. Aucun ne nous semble invincible, tous sont menacé et l'histoire est parsemée de rebondissements très cruels. Un excellent survival qui fait froid dans le dos...