Tétraméron est une lecture assez inhabituelle pour moi. Je ne me lance que rarement dans des livres d’épouvante. J'ai donc reçu celui-ci avec un certain scepticisme. Cependant, la lecture de la quatrième de couverture m'ayant intrigué, j'ai décidé de lui donner sa chance, et la magie a opéré. Le début de l'histoire m'a donné envie d'en savoir plus. Et surtout, le style s'est avéré être un pur délice.
« Un jour nous avons cru à de belles choses, à des mythes et à des légendes... Un jour nous sommes venus à penser que la vérité était la vérité si elle était belle. Un jour, à un moment perdu, tous les hommes ont été des poètes et ont inventé des contes qui devenaient réels quand ils étaient racontés ! Et maintenant ? A quoi tout cela a-t-il abouti ? Les ténèbres nous entourent et nous vivons sur des préservatifs et des bouteilles d'alcool... »
Ce roman est une succession de contes à la fois doux et amers racontés autour d'une table en présence d'une innocente jeune fille. Cela donne une atmosphère à la fois pesante et décalée, à la limite de l'absurde. Les histoires sont bien menées. Leur message est souvent flou et donne lieu à de multiples interprétations. J'ai pour ma part une préférence pour celle qui met en scène Grigori. Une histoire profonde et saisissante.
Dans ce livre mêlant épouvante et poésie, c'est la curiosité qui l'emporte. On se demande où on va, on imagine avec crainte le dénouement, mais on est impatient d'y arriver. Ce n'est pas sans rappeler la tirade du labyrinthe ...
« Imagine que tu parcours un labyrinthe que tu crées toi-même en marchant. Si tu n'avances pas, tu ne trouveras jamais la sortie car elle n'existera pas. Si tu recules, tout ce que tu auras créé deviendra un obstacle. Et si tu trouves enfin la sortie, quelle satisfaction obtiendras-tu, sachant que tu étais le seul chemin ? »
Pour conclure, Tétraméron est un livre à part. Il ne laissera personne indifférent. On est envoûté par son atmosphère onirique et poétique ou on reste sur le quai. Pour ma part, j'ai été conquis.
Note : 7,5/10