La lecture est facile. Cela peut faire l'affaire entre deux gares. Envie d'un roman noir et vous êtes servis. Un thriller avec rebondissement ? C'est bon. Ou c'est un peu trop... Une furieuse impression d'une recette appliquée avec sérieux. Noir, gore, doutes existentiels, rebondissements... On pourrait parler d'une "impressionnante réflexion sur la nature humaine à travers les personnages". J'ai plutôt l'impression de voir un long travail préparatoire sur les ingrédients. "Alors il y aura l'inspecteur pingre et toutes les 17 pages il apparait et c'est l'occasion de glisser une anecdote sur sa façon d'économiser des clopes, l'achat d'un café...", "le commandant... hum... il est nain. Du coup, on montre que la vie est dure mais que tout est possible. On n'oubliera pas une piqûre de rappel régulière sur le fait qu'il ne s'en laisse pas compter malgré sa taille et une enfance compliquée par... roulement de tambour... sa mère", etc.
Sur la 4ème de l'édition intégrale il est écrit "un jeu permanent avec les codes du genre policier...". Euh... plutôt "une sérieuse application à bien utiliser tous les codes du genre policier en un seul roman..." C'est donc excessif. "... et à bien les faire ressortir". C'est balourd. Les personnages (et leur utilisation) caricaturaux et l'écriture qui se doit explicite avec une description que l'on pourrait décrire "sans concession" des scènes de crime et de l'univers mais surtout pleine d'adjectifs pour faire ressortir les doutes existentiels ou les interactions complexes entre les protagonistes. En clair, RIEN DE NEUF mais DU TROP avec ce catalogue de ce l'on trouve dans Ellroy, Ed McBain, G. Chesbro (notamment pour le héros de petite taille), J. Thompson.