Tristan et Iseut par Samish
Voui; Ca se laisse lire. A titre indicatif je possède la version Librio de Pierre Dalle Nogare, mais je ne saurais le comparer avec une autre.
Le style est en tout cas très étrange, les faits physiques (les déplacements, les combats, etc...) étant tout le temps éclipsés par des descriptions froides et ampoulées de l'environnement et des bad-trips des personnages (ils n'arrêtent pas de se "perdre dans leur reflet", notamment, c'est quand même pas très clair). Tristan et Iseult sont sur un bateau et PAF ils boivent une coupe que Brangien, en grosse incapable, sort de nulle part et a manifestement rempli du philtre. Je dis "manifestement" parce que ce n'est vraiment pas expliqué du tout, comment le philtre a-t-il fait pour arriver là ? Si j'étais Brangien je me jetterais des petits picots dans les yeux avant de partir pour un monastère en Extrême-Orient.
D'ailleurs j'ai été surpris par le fait que l'amour des héros était loin d'être platonique ; ils n'arrêtent pas de se grimper dessus. Et pas question d'aller dans un endroit discret, non : let's do it dans la chambre du roi, sans vérifier s'il y a des voyeurs et en faisant la grasse mat' après.
Du coup ils sont tellement discrets que dès la page 30 ils sont condamnés à mort (à ce stade je me demandais en quoi consisterais les 60 pages suivantes), condamnation commuée pour Iseult en gang-bang par des lépreux pervers.
S'ensuivent évasion, exil, réhabilitation d'Iseult (ça c'est bien trouvé, j'avoue), et un amour qui perdure en dépit de l'expiration de l'emprise du philtre. Pour moi le lvre aurait dû s'arrêter là. Mais non, Tristan revient, repars, revient, repars, trouve un chien magique, revient, repars, et finalement se fait empaler par un mec qui passait par là;
Note : quant à la fin avec la voile noire, ce n'était pas clair du tout et sans wikipédia je ne l'aurais pas comprise.
Pour conclure, malgré tous ces défauts liés au texte, je suis content d'avoir ajouté une pierre à mon édifice culturel. Ce n'était pas une lecture de fou, mais loin d'être mauvaise non plus, et cela permet de maitriser une référence populaire cultissime. Et puis on se balade en Bretagne, on passe par Carhaix, et les noms des personnages fleurent bon les légendes arthuriennes. A lire.