Malgré un style emphatique à l'ironie parfois problématique - pourquoi faire usage du terme "n**resse" ? - on trouve dans ce contre récit une volonté de renversement assez intéressante. La manière dont Éric Vuillard narre la vie de Buffalo Bill et l'histoire de son spectacle démontre avec pertinence ce qu'il y a d'ignoble dans les grands récits historiques mythifiés, dont le nationalisme camoufle bien mal le racisme.
De plus, l'auteur évoque à juste titre les dérives des shows sensationnalistes et dégradants et permet de mieux appréhender la construction historique de ce type de proposition artistique. Et dont les défauts sont loin d'être disparus avec leurs inventeurs.
Il manque toutefois un certain niveau d'analyse et de précisions, que le choix du format, à mi-chemin du roman et de l'article historique scientifique, ne suffit pas justifier.
Enfin, avec poésie, l'auteur conclut par un beau chapitre qui fera l'ode d'un homme bien moins connu que Buffalo Bill, dont les propositions artistiques, d'une autre nature, contraste avec l'effroi du Wild West Show et de ses conséquences.
7/10