'avais envie de laisser passer quelques saisons avant de lire l'histoire des Trois Fontaines. Que la tempête fasse parler d'elle jusqu'à ce qu'on s'y acclimate, qu'elle fasse partie du paysage littéraire français, qu'on lui accorde un prix.
Puis je me suis servi mon jus d'orage. Une grande rasade.
Les premières saveurs. Aux goûts du Roi n'a pas sommeil. Un roman vrai, avec des personnages authentiques, disparus des paysages médiatiques, dont tout le monde se contrefout parce qu'ils ne rapportent rien.
Deuxième gorgée, la tragédie. Presque grecque. La poésie aidant on préfère s'emballer à suivre la romance à la française, en espérant que tout ça se termine bien.
Fluide, efficace, rural. Du corps, quelque chose de Faulkner, de Steinbeck, mais pas que. S'inspirer sans pomper, du grand art quoi. On peut remercier Cécile de donner aux villages qu'on traverse et qui développe l'imagination quand on prend l'Autoroute, de leur attribuer les couleurs qu'ils méritent, une fois qu'on a soufflé dessus pour y enlever toute cette poussière.
Trois saisons d'orage est un roman qui vous berce, vous donne envie d'acheter une maison dans un pays reculé (géographiquement. parce qu'humainement t'en as pour ton compte minou).
Trois générations, balancées dans une époque qu'on espère pas encore morte. un tableau parfait. Qu'on lit sans se rendre compte des pages qui défilent entre les doigts.
Good shot, good stuff