Le bonheur a un cri de fauve : la voix de Miller.
Une littérature du bonheur.
On peut crever de froid sur un banc
Crever de faim chez un Indien avare et dégoûtant.
On peut avoir le sexe douloureux d'être trop facilement amoureux
Et écrire des livres joyeux, crépitants d'éclairs intacts, et les écrire pas malgré le froid, la faim, le prurit, les écrire parce que la vie suppure par ces trous là, déborde par ces ecchymoses-ci.
Miller en colère, parfois, oui, mais pas d'une colère d'un verre de trop, d'une colère de la vie, toute la vie.
Miller à chaque parole nous enivre des alcools purs du Paris des années Trente.
Hurlements et Courses.
Miller court toujours et n'halète qu'amoureux. Ne transpire que dans les draps. Miller et son sexe gigantesque à taille de littérature.
Miller, enfin, l'écrivain heureux, de la vie merveilleusement affamée de ciel.
Des miettes de ses repas nous parviennent encore
Delices anciens.