Je regrette ma note, car je regrette la déplorable qualité de l'exemplaire que j'ai eu entre les mains. Bien sur, il s'agissait de la collection de poche "J'ai lu", catastrophe éditoriale à tous points de vue. Or, ici, non seulement la mise en page était déplorable (comme on peut s'y attendre), mais tout le texte était imprimé en caractères gras, rendant l'ouvrage quasiment illisible.
Aussi ne suis-je pas allé au bout de cet ouvrage fatiguant à lire, et, du moins d'après ce que m'a fait subir la collection, presque aussi fatiguant dans le fond que dans la forme. A vrai dire je ne saurais écrire une critique de ce livre, ne l'ayant pas achevé. Néanmoins il m'a semblé utile, sinon de dénoncer la collection, au moins de faire part de quelques unes de mes impressions sur le texte, en essayant de faire abstraction de la forme.
Tropique du capricorne m'a semblé être un livre très superficiel, alors même que quantité de critiques ont crié au génie dès lors qu'Henry Miller les avait envoutés de sa plume. Axé sur la déchéance de différents milieux professionnels, la fange omniprésente autour du personnage principal et la déception et le dégout de ce dernier face à ses diverses expériences, je n'ai décelé dans ces descriptions qu'une volonté de provocation maladroite, suintant le contentement et la complaisance. Pire, en tentant de recentrer ma lecture sur les particularités presque poétiques du livre, j'ai été pris d'une déception grandissante, enrobée de mépris pour un être qui, loin d'être un observateur remarquable et un génie de son temps, ne semblait être qu'un odieux personnage qui prenait ses vices pour de la mélancolie.
Je ne dispose bien sur pas des clés nécessaires pour affirmer quoi que ce soit, et j'aurais souhaité pouvoir finir cet ouvrage. Peut être ce livre n'exprime-t-il au final rien de ce que j'ai pu y entrevoir, auquel cas on ne pourrait que me reprocher d'en dessiner une esquisse ici. A vrai dire, je dois admettre que ce livre peu prenant, décousu et collant n'a cessé de me travailler depuis cette approche peu ragoutante, et il me faudra bien le finir pour être fixé.
Cette critique n'a donc pour but que de quémander vos avis, vos impressions et votre approche de ce livre, ainsi que de supplier les potentiels lecteurs d'éviter les "J'ai Lu" dans la mesure du possible. Qui a dit que le fond et la forme étaient dissociables?