Comme beaucoup de personnes, j’ai découvert Game of Thrones à travers son adaptation télévisuelle. Je me suis tout de suite passionné pour le destin de tous ces personnages. L’immersion dans cet univers médiéval et fantastique m’a saisi. C’est pourquoi, plutôt que d’attendre chaque nouvelle saison dans la frustration, j’ai décidé de me lancer dans la lecture de l’œuvre littéraire dont cette série est inspirée. L’auteur se nomme George RR Martin. Il est surnommé par certains le « Tolkien américain », ce qui n’est pas rien. « J’ai lu » édite ses ouvrages en livre de poche. Chaque roman original est partagé en trois opus. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le douzième tome intitulé Un festin pour les corbeaux. Il s’agit de la troisième partie de A Song of Ice and Fire.

La quatrième de couverture présente le synopsis suivant : « Les cartes changent une nouvelle fois de main : Cersei Lannister s’empêtre dans la toile qu’elle a tissée pour neutraliser sa bru, la petite reine : arrivée au terme de son éprouvante quête, Lady Brienne, la pucelle de Torth, va faire une découverte aussi inattendue que mortelle ; Sansa Stark, marionnette entre les mains de lord Baelish, prépare un retour en force qui devrait faire couler beaucoup d’encre… et de sang ! Un chapitre de plus se clôt sur le royaume des Sept Couronnes, avec son lot d’alliances contre nature, de trahisons sanglantes et de morts inutiles. Et comme le trône de fer ne reste jamais vacant bien longtemps, une nouvelle guerre civile se profile à l’horizon. »

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, il est évident que se plonger dans cet ouvrage sans avoir lu les précédents me parait être une entreprise perdue d’avance. Je déconseille également aux aficionados de la série télévisée de prendre l’histoire des bouquins en cours. En effet, la trame littéraire est bien plus dense d’une part et diffère quelque peu de son adaptation sur petit écran. De plus, je pense que cette série ne s’adresse pas aux plus jeunes lecteurs. On est loin de Harry Potter ! En effet, entre la torture, les pillages et les viols, j’admets aisément que certains peuvent se sentir mal à l’aise en découvrant certaines scènes.

Le Trône de fer se démarque de bon nombre de séries du genre par la densité de sa trame. L’histoire ne se construit pas autour d’un ou deux personnages ou d’une quête principale. C’est beaucoup plus complexe et dense. Depuis, le premier tome, les intervenants et les intrigues se multiplient. Sans n’en négliger aucune, l’auteur arrive à faire coexister des dizaines de protagonistes dans autant de lieux au quatre coins du monde. Les interactions entre tous sont plus ou moins évidentes, mais à aucun moment on ne perd le sentiment d’être immergé dans une toile d’une rare ampleur. Pour faciliter la compréhension, chaque chapitre porte le nom d’un des personnages et on vit donc durant une trentaine de pages ses aventures de son point de vue. L’habilité de l’auteur est d’arriver par des détails ou quelques phrases à replacer chaque chapitre dans le contexte global du moment. De plus, les cartes présentes à la fin du bouquin ne s’avèrent pas inutiles pour suivre les pérégrinations des uns et des autres.

Une des grandes richesses de la série réside dans la qualité de son univers. Ce tome n’échappe pas à la règle. Il n’est pas le plus dépaysant de la saga pour une raison toute simple. Cet opus est centré sur les manigances de Cersei, reine régente, pour tisser sa toile sur le pouvoir. La majorité des chapitres est donc liée de manière directe ou pas à cette thématique-là. Cela ne nous empêche pas de nous éloigner de la capitale Port-Réal et de nous aventurer dans des régions où la loi prend des formes très différentes. Le royaume est en ruine, les guerres s’enchainent. Cette atmosphère de désolation est prégnante dans chaque page. L’homme semble se rapprocher de l’état animal au fur et à mesure que la trame se déroule.

L’autre réussite de Games of Throne est d’être assez imprévisible quant à l’évolution de ses personnages. Ils sont nombreux, certains nous sont plus sympathiques que d’autres. On s’attache à certains pour des raisons très variées. Personnellement mes préférés sont Arya, Tyrion et Daenerys. D’autres nous sont fortement antipathiques. Mais au regard de l’auteur, ils sont tous égaux. Cela fait que tous peuvent mourir à tout moment. Cet opus répond une nouvelle fois à la règle en voyant disparaitre des protagonistes qui faisaient a priori partie du camp des gentils. La compassion n’est pas présente dans cette histoire. Cela en fait son charme car le lecteur est toujours sur le qui-vive. A chaque page, j’appréhendais le devenir de chacun, n’étant absolument pas sûr qu’au détour d’une embuscade, un disparaisse. Il en découle logiquement une lecture très intense et ce tome n’échappe pas à la règle.

Certains lecteurs regrettent que ce bouquin mette de côté bon nombre de personnages principaux tels que Tyrion ou Daenerys totalement absents. L’auteur l’explique à la fin de l’ouvrage. Je cite : « Je n’ai pas oublié les autres personnages. Loin de là. J’ai écrit des quantités de choses sur eux. […] Tyrion. Jon, Daenerys, Stannis et Mélisandre, Davos Mevault et tous les autres personnages que vous aimez ou que vous aimez à détester, vous les retrouverez […] dans A Dance with Dragons, qui se concentrera sur les événements se déroulant le long du Mur et de l’autre côté de la mer, de même que ce volume-ci se concentrait sur ceux de Port-Réal. » Tout un programme. Mais cela est une autre histoire…
Eric17
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le 2 août 2013

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Eric17

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