« Où t’étais ? T’as vu l’heure ? Je vais t’apprendre, moi, à me respecter !
Tu crois que tu t’appelles Christine » ?
Ces mots Abdelkhader les a dits maintes et maintes fois à Dounia, sa fille ainée, la rebelle, celle qui ose lui tenir tête, à lui, le « padre ».
Finalement, elle partira, pour être libre et vivre sa vie et ses rêves, tout simplement. Elle deviendra avocate, se lancera dans la politique et écrira un livre.
Une vie réussie également pour Mourad, le narrateur, professeur dans la banlieue Parisienne.
La benjamine, Mina, la discrète, fidèle à l’image de la mère s’épanouira en élevant ses enfants.
Un conflit de génération aggravé par un déracinement culturel constitue la trame de ce roman magnifiquement écrit.
On y voit le choix forcené des enfants d’accéder au modernisme s’opposant à la rigueur des parents imprégnés de manière irréversible de leurs traditions ancestrales.
Un dur parcours conté avec une pointe d’humour par Faïza Guène, ou les liens familiaux seront soumis à rude épreuve mais résisteront finalement à l’explosion familiale.
Une remarquable démonstration d’intégration qui surmonte toutes les difficultés même les plus grandes.
A l’origine, pas particulièrement sensibilisée par cette question, l’auteure a réussi à me faire prendre conscience du prix à payer par ces déracinés.