Bonjour.
Dans une Amérique traditionnelle, puritaine d'un pôle à l'autre chaque fois que ça l'arrange, il est agréable que la parole soit donnée ici à la folie individuelle contre l'ordinaire folie collective, sociale, religieuse, politique ; bref : bien-pensante.
Tous les dons quichottes ne sont-ils pas de ces fous qui préfèrent sacrifier leur vie à la révolte individuelle plutôt que de la soumettre à la folie collective imbue de lâchetés de vivre contre le courage de s'évader d'une existence sociale bétifiante, soumise et désespérée.
Le suicidé, comme l'évadé, n'est pas bien vu des geôliers ni même de ses codétenus envieux ou plus simplement lâches ou, encore plus couramment, moutonniers, fervents de grands-messes en tout genre (religieuses, politiques, sportives, etc...). Chacun tente de justifier ses croyances par les moyens qu'il croit adaptés, et dont la famille tient le pompon.
Or, peut-être n'est-il pas anodin de signaler que, en France (société exemplaire égalitaire, fraternelle et libre), le suicide avéré tue chaque année trois fois plus que les accidents de la route. Routes où nous sommes tous si bien surveillés, taxés, jugés, matonnés, radarisés...
À la bienpensance et aux autorités civiles, à bon entendeur, salut.
Et, surtout et avant tout, psys de tout acabit, mais également citoyens fanatiques de sport, de religion, de politique et de que sais-je d'autres folies meurtrières encore, souhaitons bonne lecture de ce livre, courageux en bien des points.
Quelqu'un a dit : "Il faut cultiver notre jardin". Pas compliqué. Mais on peut douter que la mode du compostage des ordures puisse suffire à régler nos états d'âme existentiels. Ne nous trompons pas de nains de jardin.