Un roman français par Bagatelle
Ce livre est aussi sordide que la cellule de garde à vue dans laquelle la narration s'inscrit. Frédéric Beigbeder semble vouloir se justifier, s'expliquer, tel un condamné à mort cherchant à susciter quelque compassion (rire jaune), en rationalisant l'histoire de sa vie (familiale) et s'abandonne ainsi à un déterminisme sans appel - déterminisme que l'on retrouve également dans la projection de lui-même dans sa fille.
Un récit d'homme lâche, égocentrique et indolent, fardé d'honnêteté (il voudrait peut-être nous tirer une larme ?) pour mieux dissimuler la vacuité des propos et des déclarations péremptoires dont on ne retire rien si ce n'est un profond mépris.
(un exemple parmi beaucoup d'autres :"Il est difficile de se remettre d'une enfance malheureuse, mais il peut être impossible de se remettre d'une enfance protégée"... voilà voilà)
Finalement, ce "roman français" ne fait qu'illustrer la déchéance de l'écriture moderne, où la recherche, l'effort et le plaisir esthétique ont laissé place à la satisfaction de l'immédiat, de la facilité et du lâcher prise. On en ressort un peu désolé, certainement pas grandi.