C'est du Ian Banks, donc c'est du lourd. Mais après avoir lu "L'Homme des jeux" et "L'usage des armes", j'ai été un peu déçu. En effet, "Une Forme de Guerre", premier tome du cycle de Culture, pourrait se résumer en trois mots : action, action et action ! On est donc loin de la profondeur psychologique et narrative des 2 ouvrages pre-cités.
Tout le long du livre je me suis cru dans un film de James Cameron, c'est à dire un block-buster de qualité avec des effets spéciaux, des explosions, un héros flanqué d'une équipe de geeks seconds couteaux ayant chacun leur personnalité et permettant de masquer la linéarité de l'intrigue.
Au niveau de la structure narrative, je vois "L'homme des jeux" comme une pyramide : on part d'une base très large et peu à peu on progresse dans l'intrigue et dans les enjeux jusqu'à une apothéose finale qui laisse pantois. Pour "L'usage des Armes", je vois plus quelque chose comme une fermeture éclair ou les engrenages de 2 histoires distinctes s'emboitent pas à pas pour au final donner une ouvre plein et complète, supérieure à ses 2 parties.
Là pour "Une forme de Guerre", je verrais plutôt une suite de domino, chaque scène d'action terminée donnant lieu à une nouvelle scène d'action, sans répit !
L'intrigue peut sembler compliquée au départ, mais elle est très simple : au cours d'un escarmouche entre Culture et Idirans, un Mental de la Culture s'est réfugié sur un monde intouchable protégé par une race proche de Dieu Galactique. Seuls les humains métamorphes ont le droit d'accéder à ce monde pour en entretenir la mémoire.
C'est donc là que notre héros Horza intervient, métamorphe de son état et voué corps et âme à la cause Idirane : sa mission sera de ramener le Mental. Première partie du roman (300 pages quand même) : les aventures picaresques de Horza pour se rendre sur le monde en question avec une troupe de corsaires de l'espace, avec quelques moments de bravoure assez exceptionnels (le sort du méga-vaisseau sur l'Orbitale ; le combat à mort sous les soufflets des hovercrafts ; la captivité chez la tribu cannibale dégénrée, dont on passage on se demande vraiment ce qu'elle vient faire sur une Orbitale de la Culture...). La deuxième partie, elle, se concentre sur les sous-terrains du monde de Schar où s'est réfugié le Mental, et fait monter la tension jusqu'à un final démesuré digne des plus grandes superproductions hollywwodiennes). Par ci par là quelques intermèdes avec une médium de la Culture, qui n'apporte pas grand chose si ce n'est de gonfler le nombre de pages et de rajouter des personnages.
Voilà au final , ce livre reste évidemment bien au-dessus du lot, les réflexions sur la guerre, sur la vie et mort des hommes et des civilisations, et des traces qu'ils laissent dans l'Histoire (j'ai adoré l'épilogue !) sont intenses, les morceaux de bravoure sont du grand art. Je regrette juste l'aspect trop action & blockbuster qui ressort de ce pavé.
Si comme moi vous avez beaucoup hésité pour savoir dans quel ordre lire les 3 premiers volets de la Culture, je ne peux que vous recommander celui que j'ai suivi : "L'homme de jeux", exceptionnel, "L'usage des armes", grandiose malgré qqs lourdeurs, et " Une forme de guerre", qui reste comme je l'ai déjà dit un livre digne de s'y plonger et d'y consacrer plusieurs semaines de sa vie !
RIP I.BANKS et merci pour ces fabuleuses heures d'évasion.