Une mort très douce est le court récit autobiographique de Simone de Beauvoir sur les derniers instants et la mort de Françoise, sa mère. Difficile de juger en soi ce qu’il y a de plus intime dans l’existence d’un individu: la perte d’un parent. Une perte que l’on a souvent du mal à imaginer jusqu’a ce qu'elle se produise et, même là, faut-il encore un certain temps pour la réaliser.
Il y a d’abord quelque chose d’universel dans ce que Simone de Beauvoir cherche à partager : Le désarroi intense avant notre dernier souffle.
C’est aussi une réflexion poussée sur la mort elle-même et la façon de l'aborder, de la combattre ou de l’accepter de manière plus ou moins résignée.
Des thèmes qui eux sont somme toute archi-classiques et largement abordés dans la littérature. Reste subsidiairement les questions de l’acharnement thérapeutique et de l’euthanasie, simplement évoquées implicitement dans ce livre.
Alors quelle est l’apport de l’oeuvre de De Beauvoir sur ce sujet ? C’est là tout le problème.
On ce pose une question, lancinante et qui demeure tout au long de ce court récit : Pourquoi Simone de Beauvoir avait ce besoin presque impérieux de se livrer et de méditer sur la mort?
Une personne de l’envergure de cette femme n’a sans soute pas écrit (uniquement) ce récit comme un remède au tourment que lui inflige la perte de sa mère un an avant la publication du livre. Alors pourquoi ?
C’est malheureusement le creux d'Une mort très douce qui à aucun moment ne nous permet de trouver ou deviner une réponse à cette question. Si De Beauvoir a un style agréable, fait preuve d’une grande sincérité et ne nous pose pas, nous lecteurs, dans la posture de voyeurs, le livre perd finalement tout son intérêt…
Remarque : Ce qui est en revanche passionnant, si on s’intéresse à Simone de Beauvoir en tant que féministe et militante c’est que l’on trouve sans doute dans l’histoire de sa mère les premières bases de son éveil à l’engagement.