Avouons-le tout de suite, l'intérêt de ce livre est dans le morbide. Le départ est donné par une chute de la mère dans la salle de bain, où elle hurle en baignant dans son sang, et dont elle se sort en rampant plusieurs heures. Par la suite, on a affaire à un vrai catalogue de sémiologie, une description crue de tous les problèmes de santé qui s'enchaînent et cascadent avec de rares pauses. Dans ce voyeurisme où Beauvoir nous amène à nous pencher sur sa mère pour la regarder mourir, une question se pose. Quand va t-elle y passer et comment ? J'ai trouvé Beauvoir d'une froideur extrême, comme si elle avait voulu s'occuper de sa mère par devoir, ou pour pas que son souvenir la culpabilise, mais sinon il n'y a rien de ce que quelqu'un de normal ferait pour sa mère. Je parle d'embrassades, de conversations à coeur ouvert, et cetera. Bref, elles avaient peut-être leurs raisons, mais moi j'ai eu froid dans le dos pendant toute la lecture.