French exit
Eric Vuillard picore dans la guerre d'Indochine certains instants, exprimés par des chapitres denses. L'écriture est précise, parfois poétique, un brin désinvolte. Les portraits généalogiques lassent...
Par
le 16 févr. 2022
5 j'aime
5
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
« Pourtant, il faut bien qu’il y ait des responsables… » marmonne Paul Minost, président de la banque d’Indochine, p. 192 du nouveau livre d’Eric Vuillard. Les responsables de la débâcle de la guerre d’Indochine et de ses 4 millions de morts (en comptant la guerre du Vietnam menée par les USA après la France), Une sortie honorable les cherche en circulant entre trois pôles : le pôle politique, dans les discussions à l’Assemblee, le pôle stratégique, dans le camp retranché de Diên Biên Phu, le pôle économique, au conseil d’administration de la banque d’Indochine. Ce faisant, il révèle les accointances incestueuses à l’œuvre entre le politique et l’économique - d’une manière similaire à ce qui fondait le récit de l’Ordre du jour.
Un peu plus tôt, c’est Henri Navarre, commandant du corps expéditionnaire français en Indochine, qui a une soudaine réminiscence d’une sentence entendue longtemps avant : « Plus on approche du pouvoir, moins on se sent responsable. » C’est tout l’enjeu d’Une sortie honorable, qui s’évertue à mesurer la distance entre ceux qui exercent le pouvoir et la réalité concrète de la guerre - qu’on n’entreverra que très brièvement, comme pour nous placer dans le même aveuglement que les protagonistes. C’est précisément ce qui fait, à chaque fois, l’intérêt des récits historiques de Vuillard : cette capacité à trouver systématiquement nos points aveugles, les trous dans le grand roman historique, et à les pointer sans didactisme dans des récits à la dramaturgie concise et étudiée.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs livres de 2022
Créée
le 5 nov. 2022
Critique lue 19 fois
D'autres avis sur Une sortie honorable
Eric Vuillard picore dans la guerre d'Indochine certains instants, exprimés par des chapitres denses. L'écriture est précise, parfois poétique, un brin désinvolte. Les portraits généalogiques lassent...
Par
le 16 févr. 2022
5 j'aime
5
Si le texte de Vuillard ne tendait qu’à dévoiler les réalités structurelles derrière la guerre d’Indochine (exemplairement les chapitres Comment nos glorieuses batailles se transforment en sociétés...
Par
le 7 févr. 2022
4 j'aime
Raconter (voire conter) l'histoire n'a jamais été chose aisée. A fortiori quand il s'agit d'un épisode de notre notre récit national relativement récent. La guerre d'Indochine est ici l'objet d'un...
Par
le 14 janv. 2022
4 j'aime
1
Du même critique
Qui étaient-ils, les 10 à 30000 morts de la Saint Barthélémy ? Et à qui appartenaient les mains qui, cette nuit de 1572 puis pendant plusieurs semaines partout en France, ont frappé, blessé, embroché...
Par
le 5 nov. 2022
5 j'aime
1
Zorba, c’est bien sûr ce type qui danse sur une plage crétoise, un cliché ambulant d’office du tourisme grec - dont la fameuse danse, c’est bien connu, n’est même pas traditionnelle mais a été...
Par
le 5 nov. 2022
4 j'aime
J’aime Emmanuel Ruben. J’aime sa manière d’écrire en géographe, son attention aux reliefs et aux frontières, son sens de la poésie des fleuves et des forêts qu’il emprunte à Julien Gracq dont il est...
Par
le 5 nov. 2022
3 j'aime
1