Les mêmes que dans Les Trois Mousquetaires. Toujours aussi génial. De grandes épopées, une trame historique passionnante, des dialogues savoureux, des caractères bien trempés, des aventures, des promesses, des trahisons... merveilleusement contées par Dumas.
Quelle prouesse que de parvenir à faire une suite aussi réussie à un premier roman déjà génial ! J'ai tendance à me méfier des suites, retours et autres remakes mais là c'est parfait ! On retrouve nos quatre compères avec un bonheur indescriptible, le fier d'Artagnan, le noble Athos, le rusé Aramis et le puissant Porthos, qui se complètent toujours à merveille. Les personnages sont tellement riches qu'on a l'impression de les connaître, qu'ils font partie de notre vie. Ils ont évolué depuis le premier volume, mais leur amitié reste la même.
Par rapport aux Trois Mousquetaires, je trouve la trame historique plus intéressante : on est vraiment dans la grande histoire de France (la Fronde, la fuite à Saint-Germain en Laye, la grande rébellion anglaise...), et moins dans la légende ou l'anecdote historique (comme c'était un peu le cas avec les ferrets de la reine).
A l'inverse les personnages secondaires sont moins riches que dans le premier volume (on ne retrouve plus la profondeur d'un Richelieu, d'un M. de Tréville ou d'une Milady), même si les rôles plus décisifs des anciens laquais permettent de s'attacher davantage à Planchet, Mousqueton et surtout Grimaud (Bazin est moins présent, et tant mieux car il m'énerve).
Enfin, et alors que j'avais déjà lu plus jeune Les trois Mousquetaires et Vingt ans après, j'ai pour la première fois été conquis par le caractère de Porthos. Quelle grande injustice que de ne voir en lui qu'une brute épaisse ! Porthos, c'est le plus loyal et le plus dévoué envers ses amis : le seul des quatre qui n'est là que pour être avec les trois autres... Lui il s'en fout des intrigues politiques, il veut simplement manger, boire, être baron et retrouver ses trois compères. Athos est tellement parfait qu'il en devient irréel (quelle noblesse et hauteur d'âme), D'Artagnan et Aramis rusent et réfléchissent toujours. Mais Porthos, lui, est droit dans ses bottes, il fait ce qu'il dit et il dit ce qu'il fait (« l'exécution, c'est mon fort » !).