Antoire Leiris avait ému la toile avec sa superbe lettre postée sur le net au lendemain de l'attentat du Bataclan dans lequel il a perdu son épouse et maman de leur petit Melvil. C'est la raison pour laquelle j'ai lu ce livre qui va plus loin dans le témoignage.
Le plus : c'est admirablement bien écrit et c'est presque poétique ("Je pensais que si un jour la lune disparaissait, la mer se retirerait pour qu'on ne la voie pas pleurer. Que les vents cesseraient de danser. Que le soleil ne voudrait plus se lever. Il n'en est rien, la Terre continue de tourner..."), c'est empreint d'une morale et d'une éthique à toute épreuve ("répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes"), c'est l'oeuvre d'un homme généreux et sensible ("Le jeu est son arme, la prochaine bêtise son horizon, un enfant ne s’encombre pas des choses de grands. Son innocence est notre sursis").
Le moins : c'est un témoignage trop court, trop frais. 100 pages en caractères énormes avec des pages blanches et des sauts de paragraphes. Je ne suis pas certaine que cela méritait d'en faire un livre broché chez Fayard, une série d'articles dans le Monde aurait été plus appropriée. On a parfois un peu l'impression qu'il y a un opportunisme d'éditeur derrière tout çà.
Mais cela ne retire rien au talent et au courage de l'auteur.
Faites-vous votre idée en empruntant le livre à la bibliothèque, ou en lisant les écrits d'Antoine Leiris dans la presse (son article paru après le drame du 14 juillet à Nice est encore superbe).