On s'attend à un témoignage dur. Il l'est en partie mais pas dans le sens que l'on aurait pu penser. Il n'y a pas ici de détails sordides. Voyeurs passez votre chemin. Quel serait l'intérêt de décrire l'indescriptible ? Antoine Leiris se penche sur sa douleur mais de façon pudique et sans misérabilisme. Point de victimisation entre ces lignes. Alors qu'il vient de vivre un évènement traumatique, il pose sa douleur avec beaucoup de douceur. Les phrases sont simples, les scènes de la vie quotidienne et la banalité de l'absence nous émeuvent. Parce qu'il s'agit de cela. Oui, sa femme, la mère de son fils, vient d'être assassinée sauvagement par des hommes qui ne méritent même pas que l'on parle d'eux mais ce n'est pas là le plus important. Elle n'est plus là et c'est le vide dans leur vie qui nous serre la gorge.
La vie à 3, si courte, est et restera à jamais dorénavant une vie à 2. Le passage du bain avec Melvil m'a déchiré le coeur. Parce que j'étais maman d'un bébé d'1 mois à peine quand je l'ai lu ? Possible mais pas seulement. Parce que si on a un minimum d'empathie on ne peut que compatir à cette peine immense. Ce n'est pas de la pitié, c'est de la compassion. Maladroite sûrement comme celle des mamans de la crèche de leur fils qui confectionnent à la pelle des petits plats qui ne seront jamais mangés mais un sentiment qui fait de nous des êtres humains.
L'intégralité de la critique est à lire au Capharnaüm éclairé.