J’ai entendu Léa Salamé demander à Maria Pourchet, son invitée sur France Inter, "peut-on encore aimer un connard ?" et j’ai couru acheter Western. Le lendemain, je reposais le livre, lu d’une traite.
Il fallait bien cela pour m’accorder au rythme trépidant et à l’écriture galopante de l’autrice. Outre la folle énergie, j’ai adoré le style mordant empreint d’humour et de distance.
Les chemins d’une femme et d’un homme se croisent par hasard dans une maison perdue au milieu d’une région dépeuplée et rocailleuse. Deux êtres qui fuient.
Elle, c’est Aurore. Mère célibataire, assommée par la vie, qui a quitté Paris et s’est installée là pour se reconstruire.
Lui, c’est Alexis Zagner, célèbre comédien, beau gosse et voix envoûtante, attendu pour jouer Dom Juan sur la scène d’un grand théâtre parisien. Mais il a disparu, pressentant des accusations d’agressions sexuelles.
Entre eux, l’ordre des choses « habituel » est, pour un temps, déjoué.
Elle le retient. Elle le désarme à sa façon. Elle cherche à comprendre la peur de ce « Dom Juan », à cerner la vulnérabilité de ce « héros de western », à « deviner le contour brutal des gueules dans la nuit » et en tombe amoureuse.
Lui, pour une fois, « s'intéresse à quelqu'un d’autre que lui ». Il regarde Aurore ; vraiment. « Et c’est la première fois, qu’il fait cela. »
Maria Pourchet nous livre une analyse décapante de notre époque et de la complexité des relations hommes-femmes aujourd’hui. Elle dissèque, de façon brillante, l’emprise, mécanisme de destruction par le langage.
A l’ère post MeToo, comment aimer, comment séduire, comment désirer ?