Autant je n'avais pas du tout aimé son texte précédent ("Feu"), autant j'ai adoré ce "Western" qui vient de valoir à Maria Pourchet le Prix de Flore.
Le titre sert de fil rouge (un brin artificiel, même si les passages concernés sont joliment écrits) à ce roman qui s'articule également à la figure de "Don Juan" de Molière. Il s'agit de brosser un tableau des manières de désirer, de séduire et d'aimer des mâles occidentaux (mais pas que) ("western" signifiant "occidental"), à l'appui de la figure du cavalier solitaire et de "Fragments d'un discours amoureux" de Barthes (une Bible pour moi).
"Tout peut mentir, sauf la voix."
Soient donc, pour servir la (brillante) démonstration de ce (très intelligent) roman à thèse, Alexis Zagner, célèbre comédien qui use et abuse des charmes de sa gloire pour lever des minettes, et Aurore, une mère de 45 ans chargée d'un "bullshit job" en télétravail. J'ai craint, à la lecture des premières pages, de retomber, comme dans "Feu", sur un roman sur les pauvres mœurs désincarnées du triste monde du tertiaire parisien. Heureusement, très vite, Aurore atterrit dans le salvateur département du Lot (que j'aime d'amour), dans la maison de feue sa mère. On note au départ la même sécheresse sentimentale, écriture blanche et clinique, dénuée d'émotions, que dans le roman précédent. Mais, peu à peu, au fil d'un récit à la 3ème personne, le personnage va baisser la garde, se livrer, s'ouvrir et enfin toucher le lecteur par ses fragilités enfin assumées.
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